Les guêpes
Il existe environ 1 000 espèces de guêpes dans le monde, dispersées sur tous les continents. L’Amérique du Nord compte davantage d’espèces que les autres continents. Au Québec, on compte plus de quinzaine d’espèces de guêpes sociales. Les plus fréquentes étant la guêpe commune, la guêpe germanique, la guêpe jaune, la guêpe à taches blanches et la guêpe poliste. C’est par leur taille, leurs, leurs couleurs et leurs rayures que l’on distingue les espèces.
Apparence physique
Les guêpes ont une taille élancée contrairement aux abeilles et bourdons. La guêpe est un insecte volant qui possède 2 paires d’ailes, une paire étant plus petite que l’autre. Sur sa tête, il y a deux antennes noires qui servent à la communication. Elle est peu ou pas poilue en comparaison avec l’abeille et le bourdon. Leur corps est noir et orné de rayures jaunes ou blanches. Toutes les espèces de guêpes ont un dard ou un aiguillon lisse qui lui permet de piquer plus d’une fois. Seules les femelles ont un dard pour piquer.
La guêpe commune a des rayures de couleurs jaune et noire et possède une tache noire sur le dessus de la tête. Elle mesure environ ½ pouce de long. La reine est un peu plus longue ¾ pouce.
Reproduction
Les guêpes sont d’abord des prédateurs de d’autres insectes. Elles peuvent aussi se nourrir d’animaux morts, de fruits et de légumes. Bien sûr, les guêpes butinent aussi les fleurs de toutes sortes pour l’énergie que procure le nectar. Les guêpes aiment bien les matières sucrées, comme le jus contenu dans les fruits. Il peut arriver qu’elles viennent tournoyer autour de nos mets préparés et de nos breuvages afin de se nourrir, gâchant ainsi notre plaisir de passer du temps à l’extérieur. Si elles sont alors nombreuses, cela révèle souvent l’existence d’un nid à proximité.
À la fin de l’été, les accouplements entre mâles et femelles (futures reines) s’effectuent à l’extérieur du nid, souvent dans les airs. Seules les reines fécondées survivent à l’hiver. Les mâles meurent peu de temps suivant l’accouplement alors que la vieille reine et les ouvrières meurent à la fin de l’automne. La reine vit un an, les ouvrières environ quatre semaines et les mâles seulement quelques jours.
Au printemps suivant, la nouvelle jeune reine élève seule les premières ouvrières. Elle fabrique quelques cellules pour y pondre ses œufs dont l’éclosion surviendra après quelques jours. Elle est très occupée jusqu’à ce que les premières ouvrières prennent la relève après une vingtaine de jours. Vers la mi-juin, les premières ouvrières adultes sortent et assurent l’agrandissement du nid, volent à la recherche de nourriture, prennent soin de la reine et des larves et assurent par le fait même la défense de la colonie. À partir de ce moment et jusqu’à sa mort à l’automne, la reine demeure à l’intérieur et ne fait que pondre des œufs. La colonie prend rapidement de l’expansion et peut atteindre jusqu’à 3000 ouvrières (parfois davantage) tard en août et début septembre.
Lorsque reviens le printemps, le cycle recommence. La nouvelle reine qui sort de sa cachette reviens rarement à l’endroit où il y a eu un nid l’année précédente.
Localisation du nid
Les nids sont construits en milieu forestier, agricole et urbain. Ils sont localisés dans le sol, les arbres, les arbustes ou dans des endroits protégés, par exemple, sous les galeries, les corniches dans les greniers, les cabanons, derrière le revêtement des habitations, etc.
La reine peut aussi s’introduire dans une structure de la maison, par les trous de ventilation des briques, le soffite. Il est alors beaucoup plus difficile de repérer le nid et de ce fait, beaucoup plus difficile de le détruire.
Les nids sont faits de fibres de bois mâchés mélangés avec la salive des guêpes.
Il y a un nid chez moi, est-ce dangereux?
Pourquoi il y a un nid chez moi? Parce que la reine qui a survécu à l’hiver était à proximité de votre résidence et qu’elle a vu et détecté un endroit intéressant pour y construire son nid.
Est-ce dangereux? Il faut savoir que ces insectes piquent rarement les êtres humains. S’ils le font, c’est parce qu’ils se sentent menacés, parce qu’on s’approche trop près de leur nid ou parce qu’on tente de détruire ce dernier. En effet, les guêpes défendent activement leur colonie. Si un nid est dérangé, accidentellement ou non, cela peut provoquer une attaque massive contre l’agresseur. Parfois, le seul fait de s’approcher d’un nid peut provoquer une attaque. Seules les femelles piquent. Les mâles ne piquent pas, leur rôle n’est qu’associé à la reproduction.
Il peut être très risqué de détruire un nid, que l’on soit un professionnel en gestion parasitaire ou non. Pour les nids qui sont très volumineux et qui contiennent des milliers d’individus ou ceux qui sont cachés il est préférable de s’exécuter lorsqu’il fait noir. Malgré cela, il faut être prudent puisque des guêpes pourraient sortir et vous attaquer.
Par exemple, un homme de 44 ans s’est fait attaquer par de nombreuses guêpes alors qu’il tentait d’éliminer un nid. L’homme est mort parce que trop de piqûres, trop de venin. En juillet 2014, la mairesse de la ville de La Prairie est décédée de piqûres de guêpes après avoir marché accidentellement sur un nid.
Toutefois, la mortalité est faible et pour bien des pays, elle est estimée entre 0,09 et 0,45 cas par million, soit un décès pour 2 à 10 millions d’habitants. En France, par exemple, les piqûres d’hyménoptères tuent en moyenne une quinzaine de personnes par an. Aux États-Unis, elles seraient responsables d’une quarantaine de décès par an.
Les piqûres de guêpe ou d’abeille peuvent provoquer trois types de réaction : une réaction locale, une réaction toxique qui dépend du nombre de piqûres et une réaction allergique qui peut se déclencher après une seule piqûre. La réaction locale est la plus fréquente et nécessite rarement l’intervention d’un médecin. Les réactions toxiques et allergiques sont des urgences médicales pour lesquelles une hospitalisation est souvent nécessaire.
Si une personne est allergique, il est fortement suggéré de faire appel à un professionnel pour éliminer le nid. Sachez que les vêtements de couleurs vives suscitent la curiosité des guêpes.
Alors si une guêpe s’approche de vous, restez calme, ne faites pas de mouvements brusques et ne gesticulez pas. Si elle se pose sur vous, laissez-la partir d’elle-même ou repoussez-la délicatement. Ne la frappez pas ! N’allez surtout pas à proximité des nids.
Exterminer les guêpes ?
Compte tenu de l’agressivité de l’insecte, de réactions allergiques possibles, il est fortement déconseiller d’intervenir vous-même pour détruire un nid de guêpes. Afin de vous débarrasser sécuritairement et définitivement d’un nid, il est recommandé de faire appel à un exterminateur.
Saviez-vous qu’en France, on appelle les pompiers en présence d’un nid de guêpes ?
Après avoir repéré le nid, nous localisons les points d’entrées des guêpes dans le cas où le nid serait à l’intérieur (cabanon, remise, arrangement paysager). Nous procédons dans le calme évitant bruits ou vibrations car cela peut agiter les insectes.
La plupart des produits en vente sont tellement faibles en concentration qu’ils n’agissent que par contact (une fois la pulvérisation sèche, l’action s’arrête) sur les guêpes qui se trouvent à l’extérieur du nid. L’insecticide ne se rend que rarement à l’intérieur de la ruche. Et, tant que la reine ne sera pas morte, l’activité de l’essaim reprendra. La reine peut aussi s’introduire dans une structure de la maison, les trous de ventilation des briques, le soffite par exemple; il est alors beaucoup plus difficile de repérer le nid et de ce fait, plus difficile de le détruire.
À la fin de l’été, la colonie peut compter des milliers d’individus dont des mâles reproducteurs et des futures reines. Les individus issus de colonies différentes s’accouplent vers la fin de l’été; les mâles, les ouvrières et la vieille reine meurent à l’automne et un pourcentage des nouvelles reines survivent à l’hiver.
Les gros nids aériens (de papier) des guêpes du genre Dolichovespula sont ceux que l’on aperçoit le plus souvent. Les insectes les construisent dans des endroits en partie protégés, le plus souvent dans un arbre ou un buisson, ou encore sous un porche ou une gouttière. Les gros nids atteignent souvent la taille d’un ballon de basket et contiennent jusqu’à 5 000 ouvrières.
Les guêpes du genre Vespula construisent des nids souterrains. Elles s’établissent dans des cavités déjà existantes, comme des terriers abandonnés. Les guêpes agrandissent la cavité au besoin, en creusant le sol et en évacuant les cailloux. On trouve parfois de petit amoncellements de pierres à l’entrée du guêpier. Certaines espèces peuvent aussi faire leur nid dans des lieux sombres des bâtiments, par exemple sous une galerie, dans une remise, dans un grenier, ou encore dans les murs et les entretoits.
En général, ce sont les guêpes qui peuvent causer des problèmes lorsque leur nid est localisé près des établissements des centres de la petite enfance, des garderies ou des établissements scolaires. Cette section porte donc sur les guêpes.
Chaque année, plusieurs milliers de personnes sont victimes des piqûres infligées par ces insectes venimeux. Dans de rares cas, des réactions allergiques graves au venin ont entraîné la mort. Consultez sans tarder votre médecin si vous réagissez à une piqûre de guêpe, notamment en présence d’une enflure anormale, de démangeaisons, d’étourdissements ou d’essoufflement.
Contrairement aux abeilles, les guêpes peuvent piquer plus d’une fois. Elles endommagent également les fruits mûrs lorsqu’elles se nourrissent de leur chair. Les guêpes sont utiles à maints égards. Les ouvrières capturent des insectes nuisibles, comme des mouches et des chenilles, et les rapportent au nid pour nourrir les larves en développement. Elles assurent la pollinisation des plantes lorsqu’elles butinent les fleurs en quête de nectar et elles constituent une source de nourriture pour les petits mammifères, les oiseaux et les araignées.
Rédigé par : Daniel Gingras, biologiste, Ph.D entomologie
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