guêpeLes fourmis charpentières ou fourmis gâte-bois

Les deux noms existent pour désigner et parler de ces plus grandes et plus grosses fourmis qui existent au Québec. Le nom de fourmi charpentière vient du fait que ces fourmis peuvent gruger avec leurs mandibules puissantes le bois constituant la charpente d’une maison. Celui de fourmi gâte bois vient du fait qu’elles sont attirées par le bois humide en décomposition.

Apparence physique

Selon des experts, il existerait cinq espèces de fourmis charpentières au Québec, de taille et de couleur différentes. Certaines sont complètement noires, d’autres sont noires et rouge, d’autres sont de couleur brunes foncées. Les différentes espèces de fourmis charpentières mesurent entre 6 et 25 mm de longueur. Leur corps est divisé en trois parties, dont l’une s’étrangle en une taille très fine. Leurs antennes sont arquées et segmentées.

Alimentation

Les fourmis charpentières ne mangent pas de bois contrairement à la croyance populaire. Tout comme la majorité des fourmis, les charpentières sont omnivores. Elles vont se nourrir des œufs d’insectes, d’insectes, de végétaux, de fruits. Elles sont aussi très attirées par des aliments sucrés et protéinés à l’intérieur et autour des habitations. En plus de se nourrir elle même, une fourmi ouvrière rapportera au nid des aliments qui seront transférés à d’autres fourmis localisées à l’intérieur pour éventuellement servir à nourrir les larves. Grâce à des odeurs nommées phéromones laissées par chacune des fourmis elles réussissent à se suivre de très près et faire des allers-retours entre des sources de nourriture et leur nid

Reproduction

Leur nid est souvent construit dans le bois mais jamais dans le sol. À l’extérieur, les fourmis charpentières peuvent loger dans des troncs d’arbres malades ou morts encore debout, dans des souches ou des billots, ou sous des troncs qui jonchent le sol ou des pierres. À l’intérieur, elles peuvent creuser des galeries dans les moulures, les escaliers et les cadres de fenêtres en bois. Elles peuvent aussi construire leur nid dans une maison sans attaquer le bois de charpente et infester les espaces vides entre les murs, les greniers ou les portes creuses. Des nids ont même été trouvés derrière des livres rangés dans des bibliothèques, derrière des tiroirs de commode ou d’armoire et derrière des panneaux isolants en mousse de polystyrène. Les adultes, mâles et femelles, sont ailés au moment de l’accouplement qui se réalise dans les airs au mois de mai. Les mâles meurent quelques jours suivant l’accouplement alors que les femelles vont chercher un endroit adéquat pour débuter un nouveau nid. La durée du développement, de l’œuf à la fourmi adulte, varie de 48 à 74 jours selon les espèces et les conditions du milieu.  Les ouvrières peuvent vivre environ sept ans et la reine jusqu’à 17 ans.

Y a-t-il un nid dans la maison?

Ce n’est pas parce que l’on voit des fourmis dans la maison qu’il y a nécessairement un nid actif avec des œufs et des larves. Il peut s’agir d’ouvrières qui sont entrées et qui retourneront à leur nid localisé à l’extérieur. Deux indices qui ne trompent pas. Le premier est de voir régulièrement quelques fourmis circuler dans la maison durant les mois d’hiver, soit décembre, janvier et février. Le deuxième est de voir des sciures de bois accumulées dans un endroit de la maison. Inspecter minutieusement des endroits comme les cadres de fenêtres et de portes, les moulures, la salle de bain, la zone où il y a le lave vaisselle.

Contrôle

Un professionnel en gestion parasitaire saura poser un bon diagnostic, trouver les sources et les causes du problème et effectuer les interventions et traitements appropriés pour les éliminer, les éloigner ou les empêcher de s’approcher de votre propriété. Il sera important de faire une inspection méthodique et rigoureuse du périmètre extérieur de la maison et du toit et de bloquer tous les endroits leur donnant accès à l’intérieur. Il faudra aussi remplacer le bois pourri et moisi par du bois sain. Éloigner les cordes de bois de la maison et couper les branches qui touchent au bâtiment. Conserver les aliments dans des contenants étanches et tenir les planchers et les comptoirs propres, sans trace de nourriture.

Rédigé par : Daniel Gingras, biologiste, Ph.D entomologie

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